Demandez l’amélioration des conditions de détention au Bénin
Entre 2016 et 2023, la population carcérale au Bénin a presque triplé passant de 7000 à 18170 détenus. Plus de la moitié de ces détenus (55%) sont en détention provisoire, certains bien au-delà du délai légal de cinq ans. Ces derniers sont emprisonnés dans des conditions inhumaines irrespectueuses de leur dignité et de leurs droits les plus basiques et fondamentaux comme le droit à la santé et le droit d’accéder à une eau potable.
Agissez maintenant pour demander aux autorités béninoises de respecter leurs engagements internationaux en matière de droits humains relatifs au traitement des détenus à travers l’amélioration des conditions de détention et le désengorgement des prisons au Bénin.
Quel est le problème ?
Entre le 19 juin et le 21 juillet 2023 Amnesty International a visité les 11 centres de détention que compte le Bénin. Une visite qui a permis de constater les conditions difficiles et inhumaines dans lesquelles vivent les détenu(e)s. Les longs retards du système judiciaire ont conduit à une énorme surpopulation carcérale avec des prisons accueillant un nombre de détenus quatre fois voire six fois supérieur à la capacité prévue.
Les détenu.e.s font aussi face à l’absence ou le manque de services essentiels adéquats tels que l’eau et l’assainissement ; ainsi qu’une fourniture insuffisante d’aliments nutritifs et de soins médicaux adéquats. Pas moins de 46 détenus dans quatre prisons sont décédés entre janvier et juillet 2023, certains décès étant dus à une négligence de leurs besoins médicaux selon des détenus.
Des traitements inhumains et dégradants ont également été documentés dans la plupart des prisons visitées. À la prison de Porto-Novo, les femmes urinent et défèquent dans des pots qu’elles utilisent également comme oreillers. Les hommes utilisent un tonneau placé au centre d’un des bâtiments, dont la seule ouverture est la porte d’entrée. L’utilisation d’entraves lors des punitions, a aussi été évoquée par des détenus causant ainsi des blessures douloureuses aux chevilles. Ces conditions constituent des traitements cruels, inhumains et dégradants et, par conséquent, contreviennent aux obligations nationales et internationales du Bénin en matière de droits humains.
Ce que vous pouvez faire
Il est temps que les autorités béninoises respectent leurs engagements en matière de droits humains des personnes détenues et prennent des mesures immédiates pour remédier à leur situation. Signez la pétition maintenant pour demander le désengorgement progressif des prisons et l’amélioration des conditions de détention.